Je sais ce que vous allez penser mais non non, mon petit loup n’est pas un surdoué ! Par contre il est curieux, avide de connaissances, très éveillé à tous les sens du terme (mais bon sang pourquoi dort-il si peu !), hypersensible et surtout épuisant au quotidien. Ce sont des traits de caractère que l’on retrouve souvent chez les petits précoces, alors pourquoi ne pas profiter moi aussi des conseils qui leur sont destinés ?
Ce livre, destiné aux parents d’enfants intellectuellement précoces (EIP), traite bien sur de la surdouance mais donne aussi bon nombre de conseils pour “nourrir” un enfant avide de connaissance. Pas besoin d’être surdoué pour être très curieux et d’avoir un grand désire d’apprendre, être un petit loulou futé et énergique suffit amplement !
Soyons honnête, il a pas mal de blabla et de lieux communs dans cet ouvrage. Comme il n’y a pas de profil type du petit surdoué, l’auteur (Monique de Kermadec) se retrouve finalement à décrire tous les enfants du monde. Je me suis reconnue trait pour trait dans la description qu’elle brosse des surdoués créatifs, alors que j’ai eu toutes les peines du monde à avoir la moyenne en maths au bac… Par contre, j’étais une enfant sensible, rêveuse, douée en dessin et qui préférais la compagnie des adultes à celle des autres enfants.
Bref, revenons à nos moutons, où plutôt à nos bébés. Voici un conseil que j’aurais aimé connaître avant pour éviter les bêtises : les jouets interactifs avec stimuli sonores et lumineux ne devraient être donné à un jeune bébé que 20min /jour sous peine de lui créer une habitude et qu’il se retrouve en situation de manque quand tout est calme. Une sur stimulation qui l’empêche de rêver, de devenir créatif et de s’épanouir. Je l’avais plus ou moins instinctivement senti et j’avais déjà retiré il y a quelques semaines le “tableau d’éveil” du parc de mon petit bonhomme. Il est effectivement devenu un peu accro aux jouets sonores et à perdu en capacité de concentration. Espérons qu’il arrive à se “sevrer” en douceur et qu’il réapprenne doucement à rêvasser, parce que c’est si bon de ne rien faire :)
Autre conseil utile : ne pas valoriser l’enfant dans sa globalité (“tu es vraiment très doué, bravo !”) mais valoriser l’action (“tu as réussi à empiler tes cubes, c’est vraiment très bien, tu as été précis !”). La valorisation globale risque de mettre inconsciemment une pression à l’enfant, qui aura l’impression qu’on l’aime parce qu’il est doué et que si il se mettait à rater on ne l’aimerait plus. Vu que le loulou a déjà été surnommé “petit Einstein” par sa grande tante, je crois qu’il est utile de faire attention. Il est très futé et très dégourdi : c’est beaucoup de félicitations tout ça. Mais si il n’y arrive pas encore où qu’il n’y arrive pas à chaque fois, on s’en fiche, on l’aime parce qu’on l’aime, un point c’est tout ! C’est important de bien le lui dire.
Dernier conseil et pas des moindres : ce n’est pas parce qu’il se comporte comme un petit grand qu’il a la maturité affective qui va avec. C’est vrai qu’avec l’esquisse des premiers pas, les premiers mots (“mamam !”), on peut oublier qu’il est encore très petit, qu’il n’a pas encore un an et reste très impressionnable, et que parfois il a terriblement BESOIN d’un gros câlin pour affronter ses petites peurs.
Le petit surdoué de 6 mois à 6 ans (Albin Michel)
Monique de Kermadec, Sophie Carquain
ISBN 978-2226250360
224 pages – 13.5€
Et toi, ta dernière lecture c’était quoi ?
Via : Albin Michel