Ce que j’aime…

J’ai la mauvaise habitude d’envisager les choses d’un point de vue critique. Cette caractéristique est probablement héritée du système scolaire français, où on aime souligner les fautes en rouges et passer sous silence les réussites… à force de lire sur la pédagogie enfantine, je commence à comprendre mes propres lacunes et je grandis.

Pour la première fois, j’ai eu une idée pour un billet qui sonne comme une mélodie joyeuse. “Ce que j’aime…

Plutôt que de critiquer ce qui ne va pas, j’ai envie pointer du doigt ce que j’aime dans chaque pédagogie, pour tenter de mettre à plat le melting-pot que j’ai dans la tête :) Je vous présente ça simplement par ordre alphabétique, il n’est pas ici question de faire un classement.

Ce que j’aime chez Charlotte Mason…

C’est en premier lieu de placer l’intelligence des enfants en postulat absolu, ne jamais les prendre pour des idiots, ne jamais les sous-estimer en leur fournissant uniquement des exercices simplifiés à l’extrême alors qu’ils sont capables de tellement plus.
J’aime le fait d’avoir laissé aux parents la place prépondérante dans l’éducation, sans leur demander de jouer le rôle d’un maître/éducateur et sans se sentir obligé de recréer une école dans la maison.
J’aime l’importance accordée aux respects des règles de vie, à la discipline et au sens du devoir. Tout cela passant par une compréhension des émotions et un accompagnement dans la façon d’apprendre à les dominer.
J’aime cette idée que la vie quotidienne contient toutes les situations nécessaires pour grandir et qu’il faut simplement faciliter l’accès à l’environnement familial au lieu de recréer un environnement à part.
J’apprécie enfin la place des livres, des beaux livres et des histoires captivantes au cœur des découvertes. Et la place de la mère (ou du père) comme accompagnateur dans la découverte de ses livres, à lui en faire la lecture.

Ce que j’aime chez Montessori…

C’est cette façon de rendre concret les concepts abstraits et de multiplier les canaux d’apprentissages pour s’adapter aux différents types de mémoires (visuelle, auditive, kinesthésique…)
J’aime cette notion de périodes sensibles, je suis d’accord avec cette idée qu’il y a un temps pour tout et qu’il faut rester à l’écoute des besoins et envies qu’exprime l’enfant.

Chez que j’aime chez Reggio-Emilia…

C’est l’approche non matérialiste et éphémère qui consiste à piocher les matériaux dans la nature environnante, et à laisser la part belle à la liberté et à la créativité.

Ce que j’aime chez Steiner-Waldorf…

C’est ce lien très fort avec les saisons et la nature, l’importance du temps qui passe avec la mise en place de rythmes (quotidien, semaine…) et cette façon de jalonner l’année avec des fêtes (chrétiennes et/où païennes).
J’aime la place importante des arts et de l’artisanat dans les apprentissages. Le concret retrouve ses lettres de noblesse, au même titre que les savoirs plus théoriques.
J’aime le style des jouets : de belle qualité, souvent en bois et laissant une énorme part à l’imagination.

Et vous, qu’est-ce qui vous fait vibrer dans ces différents courants éducatifs ?

3 commentaires

  1. Bonsoir,
    Je ne connais pas aussi bien que vous toutes ces pédagogies alternatives et malgré que je scolarise moi-même ma fille, je me prends pas autant la tête à suivre tel ou tel pédagogie sans vouloir vous offensez.
    Par contre, une chose que j’aime chez Maria Montessori c’est l’importance de la nomenclature. En tant qu’universitaire, je sais qu’il est capital de savoir nommer(définir) les choses.
    J”aime aussi contrairement à vous la “petite” autonomie que cette pédagogie laisse à l’enfant. Ma fille est demandeuse et fière de faire seule des choses. Par exemple, elle adore aller dans mes armoires chercher tous les ingrédients pour faire elle-même un gâteau, elle aime entrer à la boulangerie acheter le pain seule, donner seule la becquée au bébé pie sauvé dans le jardin,…. Je reste bien évidemment à la porte de la boulangerie ou dans la cuisine, pas loin d’elle pour intervenir en cas de problème mais elle en retire un réel plaisir.
    Pour la mythologie, ma fille a adoré les ouvrages que vous m’avez conseillé juste que, elle, c’est pas le “remake” du cheval de Troie qu’on réalise mais elle joue Psyché qui ramasse des flocon de laine d’or lors de chaque promenade car nous avons un berger pas loin qui fait paître ses moutons dans la nature.
    Un grand merci pour tout

    • Merci pour votre post vraiment bienveillant, ça fait du bien!
      L’autonomie dont on besoin certains enfants est effectivement présente en pédagogie Montessori. Ma fille fait des gâteaux seule depuis quelle est petite… et c’est du bonheur…
      Les nomenclatures sont très bien faites en pédagogie Montessori, mais parfois utilisées sans lien avec les objets, ce qui me semble dommage… J’aime bien fabriquer les ateliers Montessori qui relient les vrais objets et leurs représentations…. Le concret avant l’abstrait…. C’est une progression dans cette pédagogie qui fait sens…. A bientôt, merci pour vos réflexions pertinentes et justes….

  2. J’ai la chance d’être pédagogue formée aux pédagogies Waldorf ( j’y ai enseigné 7 ans), Montessori ( j’y ai passé un an et suis formée dans plusieurs centres de formations avec des approches différentes et complémentaires…), j’ai également une formation en pédagogie de la musique… Ce qui me semble essentiel et que l’on retrouve en pédagogie Waldorf comme Montessori, qui sont issus d’un même courant humaniste plus ancien, c’est la posture de l’éducateur. Actuellement la pédagogie Waldorf est vue comme une pédagogie de l’esthétique, ce qui est totalement réducteur, et Montessori n’est vue que par le matériel. J’ai vu utiliser du matériel sans approche bienveilllante…
    Ensuite, ce qu’il est quand même important de rappeler, si vous me permettez, et je sais de quoi je parle ayant aussi pratiqué l’enseignement à la maison, c’est qu’on ne peut absolument pas calquer ce qu’on fait pour un enfant ( et le sien en plus…) pour une classe, qui est un ensemble hétérogène à tout point de vue…
    J’aime vos ” coup de gueule” parce qu’ils sont sincères… et qu’ils bousculent ce qui se fait sans conscience. Tiens voilà le maître mot de la fin: faire les choses en conscience… voilà, bonne continuation et au plaisir d’échanger…. avec bonheur!

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