C’est une évidence à la maison, la grammaire est la matière la plus complexe à enseigner. Plein d’exceptions, plein de par cœur, des règles tellement tordues dans la langue française que je retourne régulièrement vérifier des choses moi même…
Et pourtant, dans les manuels scolaires, point de leçon, point d’explications, point d’exercices. Seulement des exemples ! Comme si les enfants allaient tout comprendre et tout retenir par simple imprégnation ? La génération des “comme même” et des “sa va” donne le ton… rien de magique à l’horizon, si on veut savoir écrire un jour, il faut bien commencer par apprendre.
Etant plutôt adepte de la méthode Montessori, j’ai décidé de commencer par là. Mais honnêtement, je n’ai pas retrouvé cette dynamique que j’avais tant aimé dans les maths. L’ordre des leçons nom – article – adjectif – verbe a complètement embrouillé mon petit bonhomme, qui s’est retrouvé à confondre adjectif et verbe. Par contre j’adopte avec plaisir les symboles grammaticaux qui mettent de la couleur et de la manipulation dans une activité habituellement très scolaire.
Nous possédons les symboles officiels en bois… Clairement c’était un investissement 100% inutile : la présentation dure 30 secondes et ensuite on utilise uniquement les symboles plats fait maison dans du papier cartonné. Les leçon du cahier Nathan ne peuvent pas être faites dans un ordre différent (il y a des adjectifs dans la leçon du verbe) et le code couleur habituel n’est pas respecté (le pronom est vert, l’adverbe rose, la préposition violette…), c’est à savoir avant de l’acheter pour ne pas être déçu.
Le très bon exercice sur les pronoms personnels vient du blog Montessori mais pas que. J’ai été obligée de recréer le fichier car il ne passait pas avec mon imprimante, je vous mets le mien à disposition aussi au cas où.
Mes grands parents, mes parents, ma meilleur amie (qui a quelques années de plus) sont tous excellents en grammaire, conjugaison et orthographe. Dans ma génération, on peine un peu mais ça va à peu près. La suivante se noie complètement. J’ai donc décidé de reprendre les choses à l’ancienne, avant les réformes pédagogiques hasardeuses. Mon choix c’est porté sur un manuel ancien, glané ici sur internet, qui s’intitule “Ma première grammaire” édité en 1963. Il couvre le programme actuel de CP-CE1. Les leçons sont courtes (une dizaine de lignes) et les exercices nombreux (4 à 6 par leçon). Contrairement aux méthodes modernes, il faut écrire, beaucoup écrire. Ça râle un peu dans les chaumières mais ce travail est excellent pour plusieurs raisons : la graphie s’améliore de jour en jour grâce à entraînement (la répétition du geste !) et la mémorisation de l’orthographe des mots se fait plus en profondeur que par la simple lecture, l’enfant observant lettre à lettre pour recopier. Chaque leçon propose également une ou deux dictées préparées.
Mais même là, l’implicite est encore présent, trop à mon goût. Comment retenir qu’il faut écrire “à” et non pas “a” lors d’une dictée, si on n’explique pas la différence ? J’ai donc créé une série de petites cartes-mémo pour les homophones, que je lui distribue au fur et à mesure des besoins. Pas de théorie, inutile à ce stade (cette manie de faire de la linguistique en primaire…), que des astuces de remplacement !
La recette fonctionne et les progrès se sont fait sentir en quelques semaines seulement. La route est encore longue dans les méandres de la langue française, mais une chose est sûre, nous sommes sur le bon chemin ! L’âge de l’écrit a réellement commencé.